Instamatic: snowdonia. JEZ RILEY FRENCH
(Engraved Glass 2012)
Review by Daniel Crokaert
In his Instamatic series, Jez riley French invites us to share his moments of fortunate listening like they are, without make-up nor intellectualizations, retouches or alterations of the source, except a careful selection and probably a bit of equalization… A hike within some magnificent natural region of North Wales, namely Snowdonia, led Jez to look particularly into the wind, that wind which speaks to us, while sweeping at the same timeendlessly across ever changing landscapes… that air which circulates, lifts, makes particles, objects and surfaces vibrate, suggesting their outlines and concrete features…
But, far more than a report about a physical truth, the work quickly switches over to the extra-ordinary, underlining a very personal way of experiencing, of giving another dimension to things, and our environment… Vast palette of amplified metallic resonances of fences planted in the isolation of a still preserved nature…agitation, vibrations, ferruginous supplications…a whole universe stands out, and submits to the laws of another one…a unhurried play of echoes and reflections coming out of the insignificant, and which reminds us constantly that our perceptions are fluctuating, eminently subjective, and tributary of their “captation tools”, but that they can also be the starting point of unexpected emotions… “There’s an aesthete within us all “ seems to be, roughly speaking, what Jez whispers to us.
Through his care, his methodical record, his sense of listening, the creation of his own range of microphones, Jez acts like a revealer, a non-standard intermediary… “Snowdonia” succeeds in closing our eyes slipping us into a long travelling through shaggy herbs, dishevelled by an insistent breeze – a Malickian scene… Just next to us, trembling & bending wires, streaking the rust tones of a jaded vegetation…pebbles shrouded in history shape long grey veins studding the country as far as the eye can see…in the faraway, the shadow of hills asleep, peaceful guardians of a permanent sight… In our ears, clicks, muffled murmurs of cold metal, aeolian moan, all the tense sensoriality of the world…
“Snowdonia” ends up ringing like the name of a mythical place where one has rendezvous with the other-worldliness…that other-worldliness, disguised under common appearances, here finely caught, and alongside which we often pass by in total indifference…
[Jez Riley French]
-French version-
Dans sa série Instamatic, Jez riley French nous convie à partager ses instants d’écoute privilégiée dans une forme pure, sans fard ni intellectualisation, retouches ou altérations de la source, hormis une soigneuse sélection et sans doute un peu d’équalisation… un trek au sein d’une magnifique région naturelle dans le Nord du Pays de Galles, à savoir Snowdonia, a conduit Jez à se pencher plus particulièrement sur le vent, ce vent qui nous parle, tout en balayant inlassablement des paysages en perpétuelle mutation…cet air qui circule, soulève, fait vibrer particules, objets et surfaces, suggérant leurs contours et caractéristiques matérielles… Mais, bien plus que le compte-rendu d’une vérité physique, l’oeuvre bascule rapidement dans l’extra-ordinaire, soulignant une manière toute personnelle d’éprouver, de donner une autre dimension aux choses, à notre environnement… Vaste palette de résonances métalliques amplifiées de clôtures plantées dans l’isolement d’une nature encore préservée…agitation, vibrations, suppliques ferrugineuses…tout un univers qui se profile et se plis aux lois d’un autre… un jeu patient d’échos et de reflets sortis de l’anodin, et qui nous remémore constamment que nos perceptions sont fluctuantes, éminemment subjectives, et tributaires de leurs “outils de captation”, et qu’elles peuvent aussi être le point d’origine d’émotions inattendues… Il y a un esthète qui sommeille en chacun de nous”, voilà, en gros, ce que Jez nous susurre… Par son application, sa consignation méthodique, son sens de l’écoute, la création d’une gamme propre de micros, Jez agit comme un révélateur, un passeur hors normes…“ “Snowdonia” arrive à clore nos paupières nous glissant dans un long travelling au travers d’herbes hirsutes, décoiffées par une brise insistante – une scène Malickienne… Juste à côté de nous, des fils tremblants et fléchissants, striant les tons rouille d’une végétation fatiguée…des cailloux chargés d’histoire forment de longues veines grises qui constellent les étendues à perte de vue…au loin, l’ombre des collines endormies, gardiens paisibles d’un spectacle permanent… Dans nos oreilles, cliquetis, murmures étouffés de métal froid, plaintes éoliennes, toute la sensorialité tendue du monde…
“Snowdonia” finit par tinter comme le nom d’un endroit mythique où l’on a rendez-vous avec le merveilleux…ce merveilleux déguisé sous des apparences communes, ici, finement capté, et à côté duquel nous passons souvent dans l’indifférence…
Jez Riley French website
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