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Rishikesh. FIVE ELEMENTS MUSIC -Sergey Suhovik-
(Unfathomless 2012)

On a beau nous avoir inculqué depuis notre plus malléable enfance de croire en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, il n’en demeure pas moins qu’en grandissant on n’a cessé d’éprouver une sympathie certaine pour l’hindouisme, peut-être par le mouvement du corps pratiqué avec le yoga, mais pas uniquement, il y a eu aussi quelque chose de l’ordre de la méditation, à tout le moins de l’écoute.

Et voici qu’il y a ce disque dont on entame la chronique, Rishikesh de Five Elements Music, projet de l’artiste russe Serguey Suhovik, spécialiste reconnu ès drones et field recordings. C’est la onzième parution sur Unfathomless. Chaque disque de ce label suit un postulat d’une unité de lieu, d’exploration au plus près, et donne à entendre une harmonie, un en-deça de l’audible.

Serguey Suhovik nous propose ici deux pièces enregistrées en Inde, à Rishikesh et à Vrindavan, des villes de pèlerinage hindou.

On pourrait même dire de certains lieux qu’ils nous sont connus, osons même l’avouer, on a le sentiment de les avoir déjà visités dans ce qui pourrait bien s’apparenter à des souvenirs d’une vie antérieure.

L’artiste fait la part belle à la vie comme elle vient, les sons de l’environnement se mêlent à l’électronique, un drone toujours léger que l’on pourrait même imaginer venant du dehors, comme une harmonie issue d’un moulin à prière. Et ici plus encore qu’ailleurs le silence n’existe pas, la nuit est chargée de tumulte, toujours l’obscur est mouvant, ruisselant, pétaradant, et face aux objets qui finiront bien par se briser la méditation est le point central qui toujours revient, et sera même apothéose quand des chants cérémoniels viendront occuper l’espace final.

Il y avait cet ami qui partait souvent en Inde, parfois pendant plusieurs semaines sans donner signe de vie. Au retour il nous disait qu’il avait joué du tablâ dans des temples en ruine avec un gourou, il était transfiguré, pratiquait le pranayama puis très vite il oubliait tout ça, s’éparpillait dans l’attente de son prochain voyage.

Rishkinesh est un disque d’une belle sérénité, où chaque son trouve sa place dans un agencement subtil, l’ensemble digne de former le véhicule en devenir de notre retour vers une divinité hindoue.

– Flavien Gillié.


[Sergey Suhovik]

(Translation to English)

Although we have been taught since our sweetest childhood to believe in Church, holy and apostolic, we cannot deny this ever-growing sympathy towards hindouism that accompanied our own growth, maybe through the body movement inherent to yoga, but not only, it must have been related in a way to some kind of meditation, at least to Listening.

And here is this disc this chronicle is about, Rishikesh by Five Elements Music, a project of russian sound artist Serguey Suhovik, worldwide expert in drones and fields recordings. This is the elfth release on Unfathomless. This label’s releases all rely on the postulate of a locus unity, of a close by exploration, and graces our ears with a harmony, an “under audible”.

Serguey Suhovik offers in his disc two pieces recorded in India, in Rishikesh and Vrindavan, two well-known hindu pilgrimage cities.

The listener might state of some places that he knows them already, and let us confess, we feel like having been there before in what could really be some faint and distant memories of ancient lives.

The artist focuses on life as it is, when environment sounds mix into electronics, a so light drone that could be imagined coming from the outside, like the harmony of a prayer mill. And especially here, silence does not exist, the night is loaded with turmoil, the dark is moving, leaking, backfiring, and facing objects that will ultimately break, meditation is the central point always revolving, and will even be apotheosis when ceremonial singings will finally occupy the entire space.

There was once this friend, heading to India, forgetting sometimes during long weeks to say hello. When coming back, he was reporting having played tablâ with a guru in the ruins of a temple, he was transfigured, practised pranayama and quickly, was forgetting all this, scattering himself in the expectation of another trip.

Rishikesh is a disc full of a beautiful serenity, where every sounds has it’s place in a subtile arrangment, the ensemble worth becoming the Vehicle of our way back towards some hindu divinity.

-Flavien Gillié, translation by Sismophone

Sergey Suhovik discography
Unfathomless website 


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