Thief. LANCE AUSTIN OLSEN
(Infrequency 2012)
Above all, originator of strong abstract visuals, Lance Austin Olsen has gradually curled up into the hank of sound experimentations… Here, from a despicable tabloid event, and the definitive evaporation of a section of his personal archives due to a burglary, he mutates this traumatic experience into an introspective throbbing soundtrack… Long sizzling layer of rubbings, of slowed down, dusty, fogged sounds… subterranean world in dismay, reflection of an obscure side, link onto a mistreated unconscious, a torn to pieces memory… As a painter, he proceeds by assemblage of small dashes, and grouping of sound incidences till forming in the end a disturbing audio-montage close in spirit to Eraserhead… Last sighs of outdated equipment, round dance of dazed steps on lost paths, difficult breathings, metaphorical jolts of machines in distress… Lance Austin Olsen, through a dreamlike subterfuge, exorcizes his fears, his anger, and makes us slide into a grim universe, a kind of hidden groove, a grey blurred surface whom bumps peep out, and whom thick mystery excites our imaginary like so many spectral charcoal strokes…a backdoor onto the darkness of stolen moments, though recovered by the grace of a saving creative gesture…
“Thief” far more than the narration of a plundering forms part of a brilliant attempt of restitution, of self peace…a cure to recommend against these ambient evil things which threaten with wearing down our lives…
A totally fascinating work, besides free as its download…
-Daniel Crokaert
[Lance Austin Olsen courtesy of Fluid Radio]
(French version)
Avant tout, auteur de puissants visuels abstraits, Lance Austin Olsen s’est progressivement lové dans l’écheveau des expérimentations sonores…
Ici, à partir d’un odieux fait divers, et de l’évaporation définitive d’un pan de ses archives personnelles suite à un cambriolage, il mute cette expérience traumatisante en lancinante bande son introspective…
longue nappe grésillante de frottements, de sons voilés, ralentis, poussiéreux…
monde souterrain en désarroi, reflet d’une face obscure, passerelle sur un inconscient malmené, une mémoire désormais en lambeaux…
A la manière du peintre qu’il est, il procède par accolage de petites touches, et groupement d’incidences sonores jusqu’à former au final, une piste sonore troublante qui n’est pas sans rappeler l’esprit d’Eraserhead…
Derniers soupirs de matériel vétuste, ronde de pas hébétés sur des sentiers perdus, respirations difficiles, soubresauts métaphoriques de machines en détresse…
Lance Austin Olsen, par un subterfuge onirique exorcise ainsi ses peurs, sa colère, et nous fait glisser dans un univers glauque, une sorte de sillon masqué, une surface floue et grise dont les aspérités se laissent deviner et dont l’épais mystère fouette notre imaginaire comme autant de traits spectraux au fusain…une porte dérobée sur la noirceur de moments volés, mais récupérés par la grâce d’une geste créatif salvateur…
“Thief” bien plus que la narration d’une spoliation s’inscrit comme une brillante tentative de restitution, de paix avec soi-même…une remède à préconiser contre ces maux ambiants qui menacent de ronger nos vies…
Une oeuvre totalement fascinante, libre comme son téléchargement d’ailleurs…
-Daniel Crokaert